Depuis les travaux sur la calculabilité dont on a reparlé récemment avec le film sur la vie d’Alan Turing, aucun résultat théorique d’ampleur n’est venu prendre la suite de ses travaux en matière de conception logicielle.
Cela a apparemment été difficile de convaincre de la possibilité de créer une machine, mais maintenant que cela fonctionne, la théorie a été abandonnée et aucune méthode logicielle n’est utilisée dans l’industrie.
Autant il existe une forme canonique pour une base de données avec Merise, autant un programme peut s’écrire d’autant de manières que l’on veut. Il existe bien des langages méthodologiques tels qu’UML, mais ceux-ci ne permettent en aucun cas de concevoir un logiciel étape par étape.
Le logiciel est donc dans cette contradiction de se vouloir être une industrie tandis que c’est du pur artisanat.
Les industriels, désormais beaucoup moins dirigés par des capitaines d’industrie que par des financiers, considèrent ainsi qu’il suffit d’allouer des équipes d’ingénieurs et que cela va se faire tout seul.
L’industrie, ce sont des cycles de développement très longs, typiquement de 15 ans, et le principal enjeu est en réalité de faire évoluer les logiciels plus que de les créer.
Cet enjeu de l’évolution des logiciels n’est pas considéré. Du tout. Et pourtant l’Informatique est une exception tandis que c’est un domaine où la conception pourrait évoluer très vite car le logiciel, n’est pas un matériel physique coûteux en ressources et main d’oeuvre, mais un contenu abstrait et malléable. Il n’est donc pas tiré parti de cette potentialité tout simplement parce que faire évoluer des conceptions en général subit la loi de mouvements conservateurs dont les enjeux politiques n’ont rien avoir avec ceux de la représentation.
Dans la réalité concrète, générer du code a donc très peu d’intérêt en égard à la capacité de faire évoluer un logiciel.
Des projets peuvent être paralysés quand bien même de forts enjeux économiques prévalent, et au bout de quelques mois de développement, jusqu’à 95% du temps employé par les équipes peut l’être sur des buts qui n’ont rien avoir avec les enjeux métiers spécifiques à l’industrie visée.
Cela donne une idée de la marge énorme d’amélioration du rendement à apporter dans le développement de logiciels. Dans de tels programmes en centaines de milliers de lignes de code, il faudrait pouvoir prendre des décisions rapidement, efficacement et savoir sur quels critères trancher entre plusieurs possibilités.
L’idée serait tout simplement d’exprimer à un niveau théorique les résultats validés par des expériences concrètes, d’aller beaucoup plus loin, et d’avoir les outils adéquats pour effectuer les travaux impliqués par des décisions sur la conception.
Il ne s’agit pas de rechercher le Graal en générant des logiciels à partir d’une expression de besoins, mais de travailler sur des enjeux d’évolution à la fois plus simples et beaucoup plus pertinents en égard aux besoins du monde du logiciel.
L’intérêt en est extrême d’un point de vue économique mais aussi dans notre manière d’appréhender en général les problèmes de conception sur le moyen et long terme afin de justifier les décisions prises à court terme.
Et cela aurait aussi un impact sur ces mouvements conservateurs qui bloquent plus généralement toutes les évolutions pour préserver leurs préorogatives, en explicitant à la fois des règles de conception ainsi que les détournements auxquels il faut veiller.
Bonjour Monsieur Laurent. Je pose une question comme cela toute bête : « y a-t-il à votre connaissance une volonté réelle des décideurs libéraux, pour étudier à court terme une proposition autre que l’auto entreprise artisanale, etc.,- pour tenter d’enrayer le nombre de chômeurs- qui pour certaines personnes déjà en difficultées est le parallèle du « travail au noir »? Cette question est dûe au fait que je suis auto édité et lors des Salons littéraires auxquels je participe vue le nombre d’auteurs, mon anonymat, je ne vends pas ou alors deux livres, et encore pas à chaque exposition. J’essaie de suivre vos articles, mais je ne suis pas instruit en économie. Salutations.
J’aimeJ’aime
Bonjour Tony,
Je l’entendais il y a quelques jours de la part de Régis Debray sur France Culture – http://www.franceculture.fr/oeuvre-madame-h-de-regis-debray -, nous sommes aujourd’hui dans une société du « tout à l’égo » où tout est fait pour empêcher aux personnes « de penser par elles-mêmes », et ou tout est rendu difficile par des cloisonnements arbitraires. Et cela bloque du coup tous les développements personnels un tant soit peu originaux. L’urgence pour vous ou pour moi, c’est de ne pas être isolé intellectuellement ou artistiquement. De participer à constituer des réseaux et des ponts auprès de personnes ayant les mêmes valeurs et volontés d’aller de l’avant. C’est en se laissant entraîner dans des mouvements hétérocentriques que petit à petit chacun a les meilleures chances de se réaliser. Une manière de dépasser cet étiquetage à la française et l’analphabétisme des égocentriques qui paralysent tout dans notre pays. Peut-être que les tragiques récents événements font faire prendre conscience de l’urgence à agir, ou plutôt, laisser agir.
Tony, comme promis, je vous contacterai dans le cadre d’un de mes projets afin d’aider à la publication électronique de vos créations.
A bientôt,
Laurent
J’aimeJ’aime
Bonjour Laurent, merci de me répondre si vite. Si je peux me permettre, je ne crois pas que cette année 2015, malgré encore un autre avertissement sanglant à changer nos mentalités, nos manières de penser les autres, que tous nos concitoyens vont prendre conscience tout de suite de l’urgence, à moins qu’il y ait une campagne télévisée soutenue pour cette cause pendant des semaines… Tout ce qui arrive -le terrorisme qui est visible en Europe depuis 1972 en général- démarre à la fin du second conflit mondial, lorsque les Occidentaux (Américains, Anglais, Russes, Français…) ont tracé sur des cartes les nouveaux pays à la suite de l’éclatement de l’Empire Automan, (pour ceux qui ne lisent pas il y a un début d’explication dans le film « Laurence d’Arabie ») sans tenir compte des ethnies, des tribus, etc., diviser pour régner… Le terrorisme est fabriqué par des puissances occidentales -Américains principalement puis les autres- (1947 la création de l’état d’Israël en Palestine, bien que en 1940 le Gd Mufti de Jérusalem soit pro nazi…)) pour mettre la pagaille, arriver à ses fins, (en 2003 l’attaque sans raisons militaires de l’Irak sous BUSCHE junior et la suite, (le père n’avait pas fini le travail en 1991, il n’avais pas de remplacant à Sadam soit disant..) des milliers de militaires dans la nature avec leurs armées et munissions, ça s’est reproduit en Afghanistan -Ben Laden-, ensuite l’attaque de la Libye, aussi les guerres civiles dans certains pays d’Afrique, etc., et le résultat aujourd’hui l’E.I… Une grande partie de la population française, même parmi des universitaires non spécialistes, il n’y a pas cette analyse obligatoire. Ces personnes sont devenues amnésiques et entraînent leurs familles dans l’ignorance. L’ennemi tout désigné est le musulman… celui venu des suds…C’est tellement facile de ne pas réfléchir ! C’est pour cela que je suis septique. Je continue de m’informer et de réfléchir. Il fut un temps où j’avais des idées sur tout et je trouvais des idées tous les jours, bien sûr elles n’étaient pas considérées dans mon milieu d’ouvriers, alors j’ai arrêter de vouloir refaire le monde. Je suis assez endormie a présent, point de vue réflexions pour l’avenir et le bien être du plus grand nombre. Je suis désolé de parler de moi, mais j’ai envie de partager, de m’impliquer… Mais en quoi, sur quoi, à part mes livres ? Salutations et merci.
J’aimeAimé par 1 personne
Bonsoir Laurent, il y a quelques temps j’ai parcourus un chapitre et lus les autres titres du livre de Monsieur Pierre RABHI, l’agroécologiste, « vers la sobriété heureuse ». Hier j’ai été au cinéma et heureux d’assister à la projection du film « Demain » de Cyril Dion et de Mélanie Laurent . Petit à petit les prises de consciences, je l’espère vont germées dans l’esprit des réfractaires. Quand je pense qu’en 1985, il n’y avait pas dans les catalogues de reclassements professionnels ANPE, de nomination -pas d’apprentissage, ni de formation- pour le triage des déchets ou sa récupération écologique; comme cela se faisait pour le ramassage des cartons et déchets industriels ou les boueux… Nous avons beaucoup de retard dans notre façon d’aborder ce sujet, nous les habitants des quartiers, bourgs et villes. Les industriels avancent tout de même à une cadence qui permet d’espérer de grand changements dans les deux décennies qui viennent. C’est mon souhait. Bon continuation dans vos projets..
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour Tony,
Merci énormément pour vos commentaires.
J’ai aussi lu votre article publié à https://tonydupuy.wordpress.com/2015/11/28/entreprise-criminelle-janv2015/entreprise-criminelle-janv-2015-1/.
Serait-il possible de le publier sur ce blog ? Je vais vous envoyer une invitation à devenir auteur et, si vous donnez votre autorisation, cet article pourra alors être publié à votre nom.
Mon dernier article https://une-vraie-politique-pour-notre-pays.net/2015/12/04/cop21-construire-lavenir-de-toutes-urgences/ est sur le même thème que le votre, à ma différence près, et c’est de ces différences, comme de la votre, dont nous avons à nous enrichir.
A bientôt,
Laurent
J’aimeJ’aime