Cela fait déjà longtemps que la guerre sévit au Moyen-Orient, une guerre qui prend ses racines dès la colonisation, puis la guerre froide où les parties s’affrontaient sur des terrains qui n’étaient pas les leurs. Il y a pour autant, une autre guerre, et celle-ci est mondialisée, c’est celle qui oppose les intérêts privés issus de la logique de nos systèmes capitalisés à cette urgence de ceux qui essayent de donner un sens, et en finalité, un avenir à notre planète. A l’extrême différence des niveaux de violence qui sont mis en jeu, car il s’agit d’abord en France d’une guerre civile froide, avec pour autant les premiers tremblements de violence physique qui se font ressentir pour ébranler les politiques face à des injustices criantes.
Ce mélange des genres peut paraître déraisonnable alors que c’est précisément le coeur du problème pour refondre notre modèle de société, tandis que continuer à accélérer dans le mur est la pure folie de notre société actuelle. Un nouveau modèle de société n’aura de consistance que lorsqu’il unifiera en une solution unique des questions qui semblaient ne rien avoir à faire ensemble.
Il va aujourd’hui falloir faire un choix face à l’enjeu d’une véritable synthèse qui passe par ce mélange des genres et nous amener à faire face à la pudibonderie mise en exégèse par les manipulateurs politiques de tous milieux aux intérêts égocentriques et, bien entendu, à l’absence de vision.
C’est le coeur de cette vision de la France que notre Président de la République représente, peut-être bien mieux que ses prédécesseurs depuis plus de 30 ans, et il y a besoin que toutes les propositions ou requêtes faites par les Français arrivent jusqu’aux décideurs de notre gouvernement et ne soient pas filtrées par les lobbys. Et bien sûr, de les prendre réellement en considération.
Et ce n’est pas par l’affrontement direct que nous vaincrons Daesh. A terme, n’est-ce pas possible en hissant notre pays à un exemple fulgurant de ce que peut être la politique ? Une politique qui transforme notre vie en une aventure pour en renouveler nos idéaux et en utilisant différemment le progrès technologique.
Un seul grand projet pourrait renverser l’ordre des choses écologiques qui n’est pas contingent avec tous nos enjeux, en surpassant le cadre de la COP21. C’est aussi une politique de relocalisation par le développement de l’économie locale qui est à notre portée pour équilibrer la mondialisation. Et ceux qui ont travaillé sur ces questions locales connaissent le sens réel que ces actions apportent à la vie de chacun d’entre nous.
Quant à l’enjeu sous-jacent au djihadisme, ce n’est pas seulement la laïcité. Et la laïcité, ce n’est pas l’effroyable pseudo-constitution du Ministère de l’Education donnée à signer aux enfants alors qu’elle leur est incompréhensible et que l’on leur demande ainsi de s’engager, d’apprendre à se soumettre en leur demandant d’abandonner dès leur plus jeune âge leur liberté de conscience et liberté de penser à des politiques dont ce serait le privilège. Cette laïcité, c’est simplement que, sans cadre approprié, on évite de parler publiquement des sujets qui fâchent.
Car l’enjeu, c’est d’abord que la question de l’existence de Dieu n’a pas trouvé de preuve établie, y compris en philosophie.
Les gens de Daesh sont extrêmement déterminés et cette motivation ne vient pas du marketing politique. Comment expliquer cet engagement total de ces terroristes tandis que de toute évidence ces personnes de culture au moins européenne arrivent à vivre dans la normalité sans se faire facilement identifier et qu’ils gardent le contrôle d’eux-mêmes ?
Il y a des racines profondes dans ce malaise, qui prennent sources au Moyen-Orient mais aussi dans notre pays.
Pendant la première guerre d’Irak, il y a plus de 20 ans, des amis marocains étudiants parlaient déjà de l’impact extrêmement fort de la politique occidentale et notamment américaine en Irak. Et selon des propos à prendre autant en considération que leurs déclarations niant la réalité chirurgicale des frappes bien avant que nous ne le sachions nous-mêmes.
Lorsque les années de souffrance s’accumulent pour les siens jusqu’à un point de non-retour, la vie peut finir par ne plus avoir de sens autre que par sa seule mort. Lorsqu’il s’agit d’ôter celle d’innocents, il est certain que c’est incompréhensible et pourtant, ne faut-il pas essayer de se mettre à leur place ?
Daesh, oui, mais qui a encore en mémoire le massacre de la Saint-Barthélemy ? Où y étaient les intégristes ou ceux prêts à tout pour imposer leurs intérêts politiques ?
En France, nous ne vivons plus directement sous le joug de la culpabilisation religieuse mais elle reste bien ancrée dans nos moeurs politiques de toutes sortes selon une véritable inquisition à laquelle doit faire face chaque Français. Politiques aux pouvoirs administratifs n’ayant jamais travaillé sur le terrain ou suivis le parcours démocratique des urnes, politiques manipulateurs parvenus à des postes dans le privé sans avoir jamais rien construit par eux-mêmes, menteurs autodidactes de tous niveaux répandus de partout dans notre société et tirant parti de la faiblesse des Français à trouver un juste milieu entre l’affrontement et la soumission, cette voie simple qui consiste juste à dire la vérité en face plutôt que de critiquer par derrière.
C’est dès notre éducation que nous apprenons à nos enfants à se soumettre par la culpabilisation dès lors que les règles n’ont pas de sens. Ce sont des enjeux bien concrets pour les Français, pour tous les Français qui travaillent dans notre industrie, les services, l’Education ou partout ailleurs.
Ma propre détermination n’est peut-être pas si différente de l’abnégation qui peut animer à la base ces gens de Daesh, avec une foi religieuse reconstruite sur le protestantisme, mais avec cette différence essentielle de la non-violence, et même de l’absence de colère encore à travailler. Et je pense qu’il y a encore ici en France une possibilité de s’en sortir s’il l’on abat fermement les contingences et que l’on se tourne vers l’unité dialectique dans une réforme par étapes et en douceur de notre pays.
Si demain, à l’image de ce qui se passe notamment en Russie, une crevasse s’ouvre sous les yeux d’une mère de famille alors que ses enfants sont prisonniers de l’autre rive, nos futilités ne compterons pas plus que pour ceux qui viennent d’être si durement touchés par le terrorisme et qui témoignent du sens nouveau qu’ils accordent aux choses les plus essentielles que sont nos rapports humains, les plus anodins soient-ils.
Nous n’avons plus le choix et les personnes de bonne volonté doivent pouvoir s’unir pour construire le monde de demain.
Un monde qui de part sa manière de concevoir intègrera implicitement la question religieuse qui ne saurait elle non plus être contingentée. Parce que cette interrogation est porteuse de sens comme possible ultime synthèse ainsi que cela a été mis en avant notamment par Octave Hamelin dans son « Essai sur les éléments principaux de la représentation » (cf article sur la synthèse).
Ces projets pour construire existent. Rien qu’avec ceux détaillés sur ce simple blog il y aurait de quoi passer véritablement au XXIème siècle, et des bonnes volontés à travers le monde se rapprochent déjà à cette intention. D’un point de vue strictement de l’évolution de la représentation propre à la logique de notre société, c’est plus simple que bien des enjeux de conception rencontrés que ce soit en matière logicielle ou en toute forme de connaissance à travers ce cadre de la métaphysique qui unifie.
Aujourd’hui, Il ne s’agit plus là pour des ingénieurs de faire gagner des contrats en centaines de millions pour faire tourner les usines ou de décider de mettre ou non des compétences hors-normes pour faire passer des études sismiques pétrolière de 1km2 à 10km2 au risque ou au bénéfice de faire baisser les cours du pétrole. Il s’agit là d’oeuvrer différemment, par une collaboration sans but réellement lucratif, avec d’autres méthodes de participation, et selon une vision claire de l’avenir, et d’abord humaniste. Une vision où tout le monde a sa place, et y compris les manipulateurs, du moment que l’on veille à les soumettre à l’intérêt général.
Lancer des projets aussi générateur de participation à différentes échelles de granularité sociale, c’est proposer de construire ou retrouver les idéaux dont a besoin la jeunesse pour simplement régler radicalement la question du fanatisme ici, et peut-être quelque part aussi tendre la main ailleurs dans le monde pour s’extirper des cercles vicieux.
Ces projets devraient pouvoir s’imposer comme les évidences logiques qu’ils sont, et si ce n’est pas le cas, il faudrait au moins accorder du temps pour le laisser démontrer.
Seul notre Président de la République peut décider une fois encore que ces questions ne restent pas contingentes pour fondre un nouveau modèle de société et du vivre-ensemble, et conforter notre historique art de vivre.
Tandis qu’il ne faut que 24 heures pour atteindre les forces de Daesh dans des pays où les occidentaux n’avaient aucune légitimité à intervenir depuis des dizaines d’années, combien faudra-t-il d’années pour que les dictateurs de tous genres continuent à faire leur propre loi, ici, en France, en parfaite opposition avec les vraies lois de notre démocratie ? Et alors qu’il y a des cas où le gouvernement laisse faire notoirement. Dans mon domaine de l’informatique, preuve en est le cas de la dramatique imposture des SSII à la française qui n’est pas traitée à sa juste mesure par le Ministère de l’Economie.
Et localement, cela peut être encore pire. La réalité des Français à se retrouver bloqués dès qu’ils sortent des chemins battus des politiques en tous genres et au mauvais sens du terme, les exemples n’en manquent pas. Dans ma propre commune, combien d’autres années faudra-t-il pour qu’un Français comme moi attende qu’une seule et simple loi s’applique pour pouvoir démarrer des projets que je crois de toutes mes forces être pour le bien commun ?
Combien de couples déchirés, de vies détruites, de suicides, et par dessus tout, d’enfances brisées pour ces terroristes du quotidien à qui il faudrait se soumettre ?
Ce n’est pas parce que la légèreté de nos vies occidentales s’est lourdement entachée, et sans toutefois aucune commune mesure avec les massacres perpétrés loin de chez nous, que pour autant la situation mondiale doit effectivement basculer dans la haine. Et même si c’est l’impression que donne cette angoisse instillée par les attentats qui restera désormais latente pour longtemps. Dans l’allocution d’ouverture de la COP21, M. François Hollande a ainsi déclaré qu’il « n’oppose pas la lutte contre le terrorisme à la lutte contre le réchauffement climatique » et que « ce qui est en cause avec cette Conférence sur le Climat, c’est la paix ». Cela va-t-il toutefois suffire pour comprendre qu’il est temps de laisser partout agir ces bonnes volontés pour reconstruire ensemble et écarter les seuls égos, avant que ce ne soit, ad minima, aux terroristes en général de s’accaparer des débats ?
La solution serait donc bien de donner l’exemple de nouveau plus que de se contenter de ce qui est issu de notre passé et dont on a du mal à faire vivre la pensée fondatrice. Ce serait enquêter, aller à la rencontre des Français les plus simples, pas seulement les dirigeants ou les plus arrogants, et faire sauter ces verrous, déminer ces systèmes qui sont devenus mafieux. Et ce n’est pas le mot qui est grave, mais bien ces réalités.
Est-ce que nos Ministres souhaiteraient aller se battre en Syrie, ou y envoyer leurs enfants ? Et n’est-ce pas d’abord pour ces derniers, à la fois ces jeunesses et ces citoyens en devenir, que nos choix doivent se déterminer, pour rattraper tant de nos erreurs, et s’impliquer comme si notre vie en dépendait dès aujourd’hui ou comme si ce qui est arrivé à Sébastien était « une bénédiction », « l’impression d’être né une deuxième fois »? Volonté à ne pas laisser inexorablement glisser entre nos mains comme la vie de cette femme auprès d’un urgentiste dépourvu, ou de nos forces de secours mises dans une situation sûrement extrêmement traumatisante.